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LE SAOLA
JOYAU DE LA CORDILLÈRE ANNAMITIQUE
JUILLET 2019
Le Saola (
Pseudoryx nghetinhensis
), aussi appelé Siola, ou Vu Quang bovid, est l’un des grands mammifères les plus rares au monde, vivant uniquement dans les forêts de la chaîne Annamitique entre Vietnam et Laos. « Inestimable, comme la lune et les étoiles » en langue tai, cette licorne asiatique est découverte en mai 1992 lors d'une prospection conjointe du Ministère des Forêts du Vietnam et du World Wildlife Fund (WWF) dans le centre-nord du Vietnam, représentant le nouveau plus grand mammifère trouvé dans la région depuis 1936 et l'une des plus spectaculaires trouvailles zoologiques du 20ème siècle.
Le Saola ressemble à une antilope, même si l'ADN l’apparente plus à l’espèce bovine, d'où son appellation
Pseudoryx
, ou fausse antilope. Mesurant en général environ 75 cm à l'épaule et pesant entre 80 et 100 kg, il est paré d’un manteau brun-chocolat tacheté de distinctes marques blanches sur la tête, et le cou, et de nuances brunes plus pâles sur la nuque et le ventre, noircie par une bande sombre sur le dos, l’ensemble étiré par deux longues cornes pointues légèrement incurvées présentes chez le mâle et la femelle.
Observé à ce jour seulement quatre fois à l’état sauvage par la communauté scientifique, le Saola ne dispose que d’une petite population estimée entre 70 et 250 individus dont aucune en captivité, l’espèce étant déjà classée en « danger critique d'extinction » par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Les menaces inhérentes à sa survie sont liées au commerce des espèces sauvages et notamment la chasse pour ses cornes considérées comme un trophée précieux pour les locaux, quand il n’est pas pris aux pièges des collets installés généralement pour les sangliers, les sambars et les muntjacs. La fragmentation de son habitat déjà restreint et de plus en plus dérangé par l’activité anthropique sonne finalement le glas de tout espoir de résilience.
En dépit du manque d’attention et de ressources en matière de préservation, le WWF affirme que la rareté, la spécificité et le caractère unique du Saola en font aujourd'hui un emblème de conservation dans la péninsule indochinoise
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A PROPOS D'ARBRES
LES RYOOM
Le Ryoom des Cau Maa’, le cay uoi des Vietnamiens, plus habituellement connu sous le nom de
Scaphium macropodum
ou Malva est un arbre de la famille des Sterculiacées. Il est un des plus grands arbres des forêts du sud-indochinois et se retrouve également en Malaisie, Thaïlande et en Indonésie. Il peut atteindre dans les quarante – cinquante mètres de haut pour un diamètre de quatre-vingt-dix centimètres. Il se caractérise par son fût droit et cylindrique avec des empattements à la base, par son tronc recouvert d’écorces se détachant parfois en plaques à l’instar de l’eucalyptus. Il se plait sur les crêtes et les flancs montagneux jusqu’à une altitude de 1200 mètres mais peut aussi s’adapter à des zones marécageuses.
Encore jeune et de dimension moyenne, le Ryoom est utilisé par les Cau Maa’ pour les colonnes et les poutres des maisons privées et communales. Son bois cultivé ou non est utilisé pour des éléments de fourniture, pour la réalisation de planchers, lambris et contreplaqués. Ses fruits et noix sont jadis récoltés par les Cau Maa’ qui développent un commerce avec les Vietnamiens et Chinois, ces derniers l’utilisant en pâtisserie et en médicament. Ses graines ressemblent à celles de la cardamome, immergée une nuit dans de l’eau elles croissent de huit fois leur volume et exsudent une gomme gélatineuse et rougeâtre contenant du Bassorin. Elles sont ensuite mélangées avec des graines de basilic, du sucre et de l’eau, produisant ainsi le jus de noix de Malva, une boisson bien appréciée en Asie du Sud-Est et en Inde. Ses graines sont également utilisées dans la médecine indienne et chinoise pour soigner fièvres, problèmes gastriques, infections respiratoires et autres maux
BANTEAY CHHMAR
LA PETITE CITADELLE
Situé à 165 km de Siem Reap, Banteay Chhmar représente le quatrième temple le plus important et paradoxalement le moins connu de la période angkorienne. Fondu dans un environnement intact, ce site archéologique unique composé d’un complexe de temple ceint par de longues douves, et un vaste baray, constitue une artère vitale du patrimoine culturel du Cambodge. Malgré l’absence d’écrit officiel sur son appellation, les érudits apparentent le nom Banteay Chhmar à "La Petite Citadelle" ou "La Forteresse Etroite" dérivé du mot khmer
chhmarl
ou
chmarl
(petit ou étroit), qui fut, par la suite, probablement transformé en
chhmar
(chat), renommant de ce fait le complexe en "Citadelle du Chat".
Entouré de neuf temples satellites, le site est construit en trois phases entre la fin du XIIème et le début du XIIIème siècle sous le commandement du roi Jayavarman VII – constituant jadis l'une des plus importantes "villes" provinciales du royaume. De style similaire au temple du Bayon, Banteay Chhmar est l'un des deux seuls sites en dehors de ce dernier à être pourvu d’énigmatiques tours à quatre visages, présentes sur au moins cinquante des structures du complexe principal. Selon les recherches, l'un de ces lieux saints est dédié à Indravarman, l'un des fils du roi, qui selon une inscription khmère trouvée dans l’enceinte, fut sauvé à deux reprises par quatre gardes royaux au prix de leurs vies.
Docteur en architecture francophone spécialiste des monuments khmers, Olivier Cunin étudie depuis nombre d’années Banteay Chhmar et plus largement les monuments de style Bayon. Suivant les traces des premiers explorateurs français du début des années vingt comme Etienne Aymonier ou George Groslier, Olivier réalise des travaux inestimables permettant d’élargir la compréhension du complexe, dont notamment une saisissante reproduction architecturale en 3D de Banteay Chhmar.
Lors d'un séjour au Cambodge, rencontre de ce spécialiste afin de prendre la pleine mesure des réminiscences des splendeurs d’Angkor, tout en examinant les méthodes de recherche sophistiquée, telles que l'archéologie du bâtiment et les techniques d'archéométrie
OC EO
VESTIGES D'UNE CIVILISATION PERDUE
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En cent cinquante après J.-C., le géographe et mathématicien égyptien Ptolémée trace la carte du monde antique dans son traité scientifique Géographie, identifiant le port de Kattigara comme étant à Magnus Signus (le golfe du Siam), à l'est de la Golden Chersonese (la péninsule Malaise). Largement accepté par les érudits contemporains comme site archéologique d'Oc Eo, Kattigara est situé au niveau de l’actuel mont Ba The, une petite chaîne de montagnes composée de formations granitiques accidentées dans la province d'An Giang au Vietnam. Il y a près de deux mille ans, Oc Eo était un florissant port marin dans l'ancien royaume du Funan, la première civilisation de la préhistoire de l'Asie du Sud-Est, qui prospère du Ier au VIIème siècle après J.-C. sur la région basse du delta du Mékong au sud du Vietnam et du Cambodge, et possiblement sur une partie de la Thaïlande et de la Malaisie pendant une certaine période.
Les premières fouilles du site-relique réalisées en mille neuf cent quarante-quatre par l'archéologue français Louis Malleret mettent au jour les ruines d'une ancienne cité marine délimitée par un réseau complexe de canaux sillonnant la basse plaine du delta du Mékong, et reliée à Angkor Borei, l’ancienne capitale du Funan. Ce dernier était un opulent empire maritime (une thalassocratie) doté de son port animé d’Oc Eo, une incontournable escale pour les navires marchands voguant sur les routes commerciales Est-Ouest entre la Chine, la péninsule malaise, l'Inde, et la Méditerranée.
De nos jours, Oc Eo demeure en grande partie une énigme pour le monde moderne même si l’on peut très probablement affirmer que cette civilisation était peuplée de Mon-Khmers ou d’Austronésiens.
THE THREATENED, MARVELOUS
ASIAN BLACK BEAR
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Considérés comme sophistiqués, ces habitants vivaient au sein de maisons sur pilotis le long de cours d'eau bordés de fastes champs agricoles alimentés par le fertile limon du delta du Mékong. Parallèlement, les milliers d'artefacts découverts incluant faïences, céramiques chamois, ornements élaborés, bijoux en or et en pierres précieuses témoignent clairement d’une société avancée et du savoir-faire remarquable en matière d’orfèvrerie, de poterie et de métallurgie. En outre, les stèles de pierre gravées en sanskrit et les objets de commerce déterrés provenant de Rome, d'Inde et de Chine confirment les relations commerciales étroites qu'Oc Eo entretient avec d'autres civilisations. Notamment, une multitude de statues de divinités et symboles hindous exhumés dans la région trans-Bassac indiquant une forte influence de l'hindouisme et du bouddhisme adopté via l'échange culturel ayant lieu du IVème jusqu'à la disparition du Funan au VIIème siècle après J.-C.
Au cours d’un voyage archéologique, accompagné d’un guide-expert, découverte de l’héritage oublié de cette civilisation énigmatique à travers d'anciens sites-reliques. Visite de la "pagode du Bouddha à quatre mains" nichée à l'ombre des arbres millénaires du mont Ba The, site qui abritait l'une des plus anciennes statues de Vishnu du royaume du Funan. Dans le sud des Hauts-Plateaux, aux bords de la rivière Dong Nai, exploration d’un sanctuaire religieux et culturel recélant un mystère inexpliqué avant d’atteindre la frontière Vietnam-Cambodge pour investir le site d'Angkor Borei, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, le berceau du premier royaume d'Asie du Sud-Est - le prédécesseur de la civilisation angkorienne
Secret Indochina est née en 2011 suite à la vision de deux professionnels passionnés de voyages authentiques : Tran Quang Hieu et Nicolas Vidal. Secret Indochina est une filiale d’Amica JSC et spécialisée dans le BTB, avec pour vocation d’emmener ses voyageurs vers des sites exceptionnels, des lieux magiques et des communautés méconnues
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