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MARS 2023
CONTENU
Le Raffles Grand Hotel d'Angkor, un monument patrimonial du Cambodge
Karsts et merveilles du parc national d'Hin Namno
LE RAFFLES GRAND HOTEL D'ANGKOR
UN MONUMENT PATRIMONIAL DU CAMBODGE
Le Raffles Grand Hotel d'Angkor à Siem Riep, ou « La Grande Dame » des hôtels de luxe au Cambodge, est un symbole de la grandeur cambodgienne d'antan qui se mêle à la commodité des temps modernes.
Achevé en 1932, cet hôtel historique est né d'une proposition de construction de cinq hôtels à travers l'ancienne Indochine française, portée par l'architecte et urbaniste visionnaire Ernest Hébrard, qui inaugure le Service d'urbanisme de l'Indochine en 1923. À Siem Reap, la proposition d'Hébrard prévoit la construction d'un hôtel de quarante chambres – seulement l’hôtel Le Royal à Phnom Penh (érigé en novembre 1929) ne le dépasse à l'époque en termes d'importance et de taille - qui remplacerait les bungalows devenus inadaptés pour accueillir la première vague de voyageurs venus explorer les mystères du royaume oublié d’Angkor, dans le cadre du légendaire Grand Tour d’Indochine.
Au cours de son histoire, cet établissement cinq étoiles accueille des personnalités de renom telles que Charlie Chaplin, William Somerset Maugham, Jacqueline Kennedy, Charles de Gaulle, Roger Moore, Bill et Hillary Clinton, et Michelle Obama. Survivant des affres des conflits modernes du pays, l’hôtel rouvre ses portes le 30 décembre 1997 après un vaste programme de restauration et de remise à neuf par l’enseigne Raffles, puis se voit entièrement rénové en 2012.
Aujourd'hui, le Raffles Grand Hotel d'Angkor compte cent dix-neuf chambres installées sur un domaine horticole de six hectares impeccablement aménagés, incluant des jardins exotiques, d’emblématiques piscines, et un bassin à lotus le long de la rivière Siem Reap. Établi dans l’ancien quartier français, à quinze minutes de l'aéroport international de Siem Reap, il se trouve à quelques encablures du parc archéologique d'Angkor et du musée national d'Angkor.
Considéré comme « le dernier bastion de l'âge d'or du voyage au Cambodge », l'hôtel reflète l'élégance discrète des hôtels coloniaux d'Asie. Il allie le style colonial français et le style art déco, avec des sols en bois foncé, de longs couloirs en marbre, des gravures du XIXe siècle sur la vie d’autrefois, un mobilier faux-ancien immaculé et même un ascenseur avec sa cage en bois originelle de 1929.
Cet hôtel haut de gamme propose des services impeccables reflétant la sincère hospitalité cambodgienne associée au panache angkorien, et dispose de commodités exquises, avec entre autres, une piscine historique de trente-trois mètres (l'une des plus importantes du Cambodge, inspirée des anciennes piscines d'Angkor), une salle de sport tout équipée, un spa haut de gamme revitalisant, et un service de restauration à la pointe dont le restaurant 1932, l'une des plus fines adresses gastronomiques khmères de la ville, et le Café d'Angkor avec sa gamme de plats asiatiques et internationaux.
Au cours d'un séjour dans cet établissement de référence, navigation sur les eaux sacrées du lac Tonlé Sap, le plus grand lac naturel d'Asie du Sud-Est, suivi des chemins spirituels des sites sacrés d'Angkor et incursion dans la campagne tranquille khmère pour toucher du doigt la vie paysanne et sa gentillesse. Expériences gustatives avec un jeune chef éclairé, observation d’une cérémonie de bénédiction bouddhiste au petit matin et rencontre avec des artisans de haut vol soucieux de la préservation de l'héritage traditionnel local
KARSTS ET MERVEILLES
DU PARC NATIONAL D'HIN NAMNO
En cette édition, nous revenons vers nos chers derniers confins indochinois. Pour ce cas, le parc national d’Hin Namno, au centre Laos. Un massif calcaire tourmenté, prolongement occidental du célèbre parc national de Ke Bang – Phong Nha au Vietnam. Depuis 2020, les deux parcs fusionnent et forment un nouveau site proposé au patrimoine mondial de l’UNESCO ; un projet transfrontalier d’envergure, unique en son genre, formant la plus grande zone karstique d’Asie du Sud-Est et probablement au monde.
Le parc national d’Hin Namno (Hin Mam No) se situe dans la province de Khammouane. Sa limite orientale longe la frontière vietnamienne et le parc national de Phong Nha, la partie septentrionale est limitrophe avec le Nakai Nam Theun NBCA, les façades occidentales et méridionales bordent l’axe des vallées de la Xe Bang Fai et de la Nam Xe Neua. Les principaux sommets sont le Phu Etva (1492 m, au nord), le Phu Phac Kut (791 m), le Phu Pa Dang (708 m) le Phu Ayen (978 m). Le sud-ouest de la région est dominé par le Phu Louang (1397 m), un plateau karstique perdu, à l’allure dramatique dont les faces sud et sud-ouest se composent de falaises plongeant dans la vallée de la Nam Phanang.
La partie frontalière, au nord du Phu Pa Dang, est particulièrement impénétrable et presque inconnue, elle se compose de barres calcaires et de failles enchevêtrées dans un chaos inextricable.
En 1993 est créé la réserve du Hin Namno, la zone obtient son statut de parc national en 2020 et fusionne avec le parc national de Phong Nha au Vietnam. Son QG se situe au bourg de Muang Boualapha où, en 1996, les Américains établissent un centre de recherche des MIA (Missing in Action). Le Hin Namno possède sept types d'habitat : la forêt à feuilles persistantes, la forêt mixte à feuilles caduques, la forêt à feuilles caduques, la forêt secondaire, la forêt sur culture itinérante, la forêt de bambou et la forêt sur calcaire. En raison du terrain chaotique, surtout le long de la zone frontalière, certains secteurs de forêt sont presque inaccessibles, formant des écosystèmes endémiques sur terrain calcaire.
L'intercalation complexe de schistes, de grès et de granites combinés à la couverture de calcaires influence les types de sol, y compris leur épaisseur, leur texture, leur acidité et leur teneur en humus, qui à leur tour influencent la composition et la richesse de la végétation sus-jacente. De cette diversité résulte d'une multitude de niches écologiques offertes par des terrains complexes comme des falaises fissurées, des grottes et des ravins boisés. Durant la Guerre du Vietnam, le secteur d’Hin Namno est massivement bombardé, s’y retrouvent des UXO ; les cratères de bombes deviennent parfois des micro-habitats pour les poissons et les reptiles.
Quarante-cinq espèces de mammifères sont confirmées ou provisoirement identifiées, dix d'entre elles sont répertoriées comme étant globalement menacées ou presque menacées. Neuf espèces de primates habitent possiblement dans la région, dont le langur de Douc (Pygathrix nemaeus), le langur de François (Semnopithecus francoisi), le macaque d'Assam (Macaca assamensis) et le muntjac géant (Megamuntiacus vuquangensis) ; diverses espèces de félins sont vraisemblablement présentes dans les profondeurs du parc (sur la zone frontalière).
Deux cent dix-sept espèces d'oiseaux évoluent dans le parc national, dont quatre sont répertoriées comme globalement menacées et neuf comme globalement presque menacées. La présence de quatre espèces de calao est confirmée dans la région : le calao couronné (Rhyticeros undulatus), le calao brun (Ptilolaemus tickelli), le calao oriental (Anthraceros albirostris) et le grand cornu (Buceros rhinocéros, le calao rhinocéros). Un total de vingt-cinq espèces de chauves-souris est identifié, dont trois nouvelles mentions pour la RDP Lao : la chauve-souris frugivore de Horsfield (Cynopterus horfieldii), la chauve-souris arlequin (Scotomanes ornatus) et la grande chauve-souris du soir (l’Ia io).
Cent trente espèces de poissons sont répertoriées dans la rivière Xe Bang Fai, dont vingt-cinq en sa partie amont dans le centre du parc ; au moins deux espèces sont peut-être endémiques à la rivière. La zone abrite divers reptiles et amphibiens. Les six espèces de tortues collectées sont toutes des espèces clés, parmi elles la tortue à carapace-molle asiatique (Amyda carilaginea), la tortue-temple à tête jaune (Hieremys annadlaei), la tortue-feuille asiatique (Cyclmys dentata), la tortue-boîte à carapace molle (Pyxidea mouhotii) et la tortue allongée (Indotestudo elongata).
Les peuples autochtones y sont de souche austroasiatique, de langue katouique : les Bru, les Tri, les Piou et les Diao ; leurs villages sont établis en bordure du parc national. Certaines sources identifieraient les forêts d’Hin Namno comme étant une ère de vie des Ruc, un groupe nomade. Dans les plaines sont établis des Tai-Kadai, des Laos, des Kaleung, des Yooy, et Phou Thay (y compris le sous-groupe Katak).
Le parc national d’Hin Namno s’ouvre à peine aux voyageurs. S’y profilent cependant quelques modules, notamment la grotte de Xe Ban Phai : l'une des plus grandes grottes fluviales du monde, avec des passages de cent vingt mètres de haut et de deux cent de large. D’autres grottes sont visitables, dont celles de Tham Nam Ork, Tham Pak Tham, Tham Long (la grotte des cercueils) et Tham Bing. Divers programmes en forêt sont organisés avec les rangers, notamment le long du chemin du Houay Hok et au mont Pha Koud (Nong Sen) où déambulent des macaques d’Assam. Ces programmes se placent sur la périphérie du parc national, rentrer en son cœur, au niveau de la frontière vietnamienne est envisageable et du niveau d’une expédition en « terra incognita » …
© Crédit photo : Ryan Deboodt
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