LE PHU SANG
A PROPOS D’UN MYSTERIEUX MASSIF DU NORD LAOS
NOVEMBRE 2019
Situé dans la province laotienne de Phongsaly, le Phu Sang est le territoire de mystérieux sous-groupes tibéto-birmans appartenant au groupe des Akha (Iko), littéralement, les gens intermédiaires ou entre-deux. Les Tibéto-birmans du Laos sont d’une rare complexité ethnique puisque repartis en trente-trois groupes dont les Akha, les Sila, les Sida, les Poussang, les Keu, les Alou, les Lo Lo Noir, les Hayi, les Ho, les Pounoy et les Mousseur. Les Akha eux même sont divisés en vingt-deux sous-groupes, soit trente mille âmes pour la province de Phongsaly.

Le Phu Sang, ou Chaîne de l’Eléphant, s’étend sur une centaine de kilomètres de long pour une quarantaine de large, sur un axe nord-sud en parallèle de la rivière Nam Ou. Culminant à une altitude de mille trois cent mètres, il se distingue par son unique richesse humaine puisque, sur un périmètre relativement restreint l’on peut y rencontrer une quinzaine de groupes et sous-groupes minoritaires appartenant aux quatre principales familles ethnolinguistiques du Laos : tibéto-birmans, austroasiatiques, thaï-kadaï et hmong-dao. Les Thaï Noir et les Laos peuplent les vallées, les rives de la Nam Ou ou ses affluents, en bordure orientale du massif vivent quelques khmu, Akha et Hmong akhaïsés s’établissent sur les crêtes et les sommets. Les Akha y sont majoritaires et fractionnés en sept sous-groupes : les Loma, les Opa, les Pala, les Nu Quay, les Muchi, les P’u Sang et les Puli.

Outre l’unicité de ses populations, le Phu Sang dénote de par ses paysages et milieux naturels : au nord, de longues lignes de crêtes parallèles plongeant vers le Midi, des vallées profondes, encaissées, à l’ouest, une forêt primaire, habitat périodique d’une harde d’éléphants, des monts et des vallons boisés, à l’est, un ensemble de sommets escarpés dominant la mythique rivière Nam Ou, à moins de cent kilomètres, le Vietnam et la vallée de Dien Bien Phu ; le tout constituant une muraille naturelle qui durant les dernières décennies aura pour effet d’insulariser, de sanctuariser et de protéger certaines communautés. En 1937, le guide Taupin de l’Indochine Française décrit ainsi la région : Le territoire s’étend sur le bassin du haut et moyen Nam Ou, tributaire important du Mékong avec il conflue en amont et aux abords de Luang Prabang. Il n’est qu’un enchevêtrement inextricable de montagnes aux pentes raides, plus qu’aux trois-quarts dénudés, séparées par des ravins et vallées, véritables fossés où serpentent de multiples arroyos à travers des lambeaux de forêts. Ce sont que ressauts, exhaussements confus de collines, de pics, de cônes, de mamelons, de pyramides, qui s’étendent à perte de vue, se chevauchent, s’étirent et ondulent les uns derrière les autres…

Dans les temps anciens le Phu Sang dépend des légendaires royaumes khmu, austroasiatiques endémiques du Laos, il se retrouve ensuite enclavé entre les trois principautés thaïes, au nord et à l’ouest par le Siphong Panna (sud Yunnan), à l’est par le Siphong Chaû Taï (littérairement le pays des douze provinces, capitale Dien Bien Phu), au sud, par le royaume de Luang Prabang. Le Siphong Chaû Taï annexe ensuite le Phu Sang, résiste au Dai Viet et au royaume de Luang Prabang, perdure en partie jusqu'à la fin de la guerre d’Indochine, grâce à l’habilité de ses leaders, la famille des Deo et à leurs alliances avec l’administration coloniale française. Le Phu Sang dépend quelque temps du royaume de Luang Prabang avant de devenir le sud du Vème Territoire Militaire des Français.

Dans les années 1930, une paix éphémère règne le Phu Sang, les Français taillent des pistes le long des lignes de crêtes, reliant ainsi les communautés, permettant en 1951 d’y installer Reinette, un maquis du GCMA (les maquis montagnards de l’état-major Français). Le 18 décembre 1957, Phongsaly devient officiellement une province du Gouvernement royal du Laos. Durant la guerre secrète au Laos, le sud du massif est bombardé par les B-52. Depuis 1975, certains villages sont regroupés en communautés le long de pistes, d’autres, notamment les Opa, demeurent relativement reclus.

Dans les années 1990 et en 2012-2013 Secret Indochina y organise des missions d’exploration et à partir de 2013 des trekkings et des programmes immersifs

 

LE JAHAN
REMINISCENCE DE L’INDE IMPERIALE

The Jahan est un élégant navire d’architecture coloniale britannique agrémenté d’une décoration d’intérieur aux réminiscences indiennes. Véritable passerelle temporelle aux installations soignées, il suit les traces des premières civilisations indianisées du Funan et du Chenla, prédécesseurs du puissant empire khmer, tout en s’immisçant dans la vie locale qui prospère au sein de fabuleux paysages lustrés par les eaux.

A bord de cette embarcation envoûtante, croisière de prestige entre Vietnam et Cambodge sur les flots du légendaire Mékong et du Tonlé Sap. Au programme : visite de marchés flottants aux couleurs bariolées, de villages typiques dessinés entre une pléthore d’arroyos ombragés par les palmiers d’eaux, et d’ateliers artisanaux de fabrication de soie et de poterie ; explication approfondie de l’histoire moderne khmère par un expert des civilisations asiatiques, et révélation des secrets des temples préangkoriens, réminiscences des splendeurs du royaume khmer








BAL HANÖN
CAPITALE-CITADELLE DE L’AREQUIER

Dernière capitale-citadelle des Chams, Bal Hanön est aussi l’une des premières capitales du Panduranga, le plus méridional des royaumes chams et situé de nos jours dans le centre de la province de Binh Thuan au Sud Vietnam. Elle aurait été édifiée par le roi Pô Kathit de la lignée du Kramuka (le clan de l’Aréquier). Au XIe siècle, les chroniques et légendes historiques des Chams s'accordent virtuellement pour désigner le Panduranga comme un lieu d’origine du Champa, une ancienne capitale de rois dont les dynasties prennent le nom emblématique de l'Aréquier et dont Bal Hanön serait la capitale, la « capitale-citadelle de l'Aréquier ». Suivant les époques, les sites des capitales du Panduranga varient et sont obscurs, sources de controverses, en 1835, le dernier se situe au Bal Canar de Parik, l’actuel port de Phan Ri, à vingt-cinq kilomètres au nord-est de Bal Hanön.

Bal Hanön est construite autour d’une courbe de la rivière Song Luy, dans le centre d’une pénéplaine côtière au climat semi-aride, jadis recouverte de fourrés de cactus et de forêts-clairières où abondent éléphants, tigres et rhinocéros. Elle est dominée à l’ouest, au sud-ouest et au nord par la façade maritime et escarpée de la Cordillère annamitique, une accumulation de pics et de sommets brumeux, contrée mystérieuse des alliés Raglaï et Churu. Au levant, elle est bordée par le majestueux Ihul Pron, l’erg de la grande Dune Blanche dont la face orientale surplombe la côte et le vieux port de Phan Ri.

Dans les premiers temps Bal Hanön n’est pas fortifiée, elle se dote plus tard d’une muraille de mille mètres de large pour environ mille cinq cent de long. La muraille est composée de puissants remblais recouverts d’un revêtement en limonite, par endroit renforcée par des entassements de roches roulées depuis la rivière où elles abondent. Elle est percée de quelques portes en bois massif et renforcée de beffrois. La ville est détruite suite à la chute du Panduranga, elle devient connue sous le nom de forteresse du Song Luy


             

L’ETRANGE VIE DE HOANG THI THE 
ENFANT DE CONFLIT 5
Né en 1901 durant une époque tumultueuse, Hoang Thi The, aussi appelée Marie Béatrice Destham, est la fille de De Tham, un héros national vietnamien ayant dirigé le plus long mouvement anti-français au Vietnam de 1884 à 1913, date de son assassinat commandité par Albert Sarraut, gouverneur général de l’Indochine de l’époque.

C’est à l’âge de neuf ans, après la disparition de son père, que Hoang Thi The est arrêtée par l’armée française qui craint qu’elle ne devienne le nouveau porte-drapeau du mouvement patriotique armé de l’empire d’Annam. Séparée de sa famille, elle est adoptée comme pupille par Albert Sarraut lui-même, et éloignée du Vietnam afin de suivre une éducation bourgeoise au sein d’institutions catholiques françaises. Elle y reçoit un enseignement de premier ordre sans toutefois s’impliquer aux idéologies politiques. Elle connait une jeunesse dorée au sein de la jet set parisienne tout en touchant une généreuse allocation mensuelle de deux mille cinq cents francs accordée par son oncle adoptif Paul Doumer, l’ancien gouverneur général d’Indochine et président de la République française.

Sa vie sur Paris est alors rythmée par un va-et-vient de prétendants qui l’approchent pour son statut social. Toutefois, son image se dégrade auprès de la classe ouvrière vietnamienne grandissante de France qui la classe du côté de « l’ennemi » de par son affiliation croissante avec l’administration française.



 
THE THREATENED, MARVELOUS 
ASIAN BLACK BEAR 5

Face à ce constat, elle tente de se réinventer sur le Grand Ecran et se débarrasser de l’ombre de son père De Tham. Dans une interview accordée pour sa première apparition au cinéma dans "La Lettre", elle s’autoproclame princesse et descendante d'empereurs chinois, mettant de côté la célèbre figure paternelle. Cette tentative dégrade finalement davantage les relations avec ses compatriotes.

Quelques années après un radieux mariage avec un riche Français, le support financier et social offert par l’administration coloniale s’amoindrit puis se coupe définitivement en 1940. Durant cette même année, son mariage prend fin et la garde de son enfant lui est reprise. Dès lors, Hoang Thi The sombre inéluctablement dans la pauvreté et le délire, allant jusqu’à lire l’avenir des passants du sud-ouest français dans le creux de leurs paumes. En 1959, certaines sources allèguent qu’elle refuse une offre du président du Sud Vietnam de retourner au pays. C’est finalement en 1961, période où son nom ressort de l’ombre, qu’elle rentre sur sa terre natale à Bac Giang pour y écrire ses mémoires et passe la fin de sa vie à Hanoi.

Les circuits mémoires de Secret Indochina permettent d’étudier les conflits modernes du Sud-Est Asiatique via un ensemble de vétérans et de guides-experts qui apportent une nouvelle perspective et vont au-delà du contexte de la guerre


 
Secret Indochina
Secret Indochina est née en 2011 suite à la vision de deux professionnels passionnés de voyages authentiques : Tran Quang Hieu et Nicolas Vidal. Secret Indochina est une filiale d’Amica JSC et spécialisée dans le BTB, avec pour vocation d’emmener ses voyageurs vers des sites exceptionnels, des lieux magiques et des communautés méconnues

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